La Bible traite, du point de vue de la foi, de l'histoire des relations du peuple d'Israël avec Dieu.[1] Elle traite, entre autres, de la formation du peuple d'Israël et de ses rapports avec Dieu, dits Alliance, et de la façon dont le peuple d'Israël ressent la présence de YHWH/Elohim dans l'Histoire. Au fil des textes, le dieu proclamé devient unique (hénothéisme), puis universel (monothéisme), depuis la Création du monde jusqu'à la domination grecque.
Le moyen de l'Alliance, pour le judaïsme, c'est la Loi (Torah), enseignée de génération en génération. Pour le christianisme, c'est d'une part le double commandement : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu" et "Tu aimeras ton prochain comme toi-même", qui constitue un tout indissociable, d'autre part la foi en la Résurrection de Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, et, plus généralement, l'adhésion à des confessions de foi.
Le corpus biblique réunit plusieurs livres d'origines diverses, d'où l'étymologie du mot Bible. La liste de ces livres, appelée canon (mot grec κανων signifiant règle), varie selon les diverses confessions (voir la liste des livres de la Bible). Leur nombre varie de 22 à 73 livres (la différence est aussi due à des regroupements). Pour la liste des livres retenus dans le Judaïsme, voir Tanakh (On remarquera que le nom des livres est différent ; la plupart du temps, il reprend le premier mot du livre).
L'histoire de la fixation du canon est complexe, d'autant que cela concerne les deux religions, elles-mêmes diverses, et qui se sont séparées à cette époque-là. Ainsi, par exemple, le Talmud garde trace des discussions pour savoir s'il fallait admettre dans le canon juif le Cantique des Cantiques et le livre d'Esther, qui ont été acceptés, ou la Sagesse de Ben Sira (Siracide ou Ecclésiastique), qui ne l'a pas été.
La version hébraïque canonique est dite "massorétique", du nom de ses derniers éditeurs. La Biblia hebraica stuttgartensia en est la principale édition critique publiée pour la première fois en 1936. Elle est basée sur le codex de Léningrad (Manuscrit de Saint Petersbourg), un manuscrit du Xe siècle dont on dit qu'il fut mis au point par la famille d'éminents massorètes Ben Asher.
Ce n'est qu'en 1227 que Stephen Langton, professeur à l'Université de Paris, puis archevêque de Canterbury, a définitivement normalisé la division de la Bible en chapitres ; auparavant, la taille du parchemin commandait la division. Les versets furent créés par Robert Estienne en 1539 à l'occasion de l'impression de la Bible d'Olivétan, 2e édition. Ce double système permet de faire correspondre commodément les versions hébraïque, grecque, latine, et autres (pour peu qu'elles aient le même texte), et fait aujourd'hui de la Bible, pour le plus grand bonheur des moteurs de recherche, une remarquable base de données multilingue. Toutefois, la Bible hébraïque connaît un autre type de division, celui des parashiot (singulier : parasha) (marquées par un phé dans le texte) qui représente la répartition des lectures hebdomadaires de la Torah.
En 2002, la Bible, en totalité ou en partie, avait été traduite en 2 303 langues. À ce jour, on estime à 40 millions le nombre de bibles distribuées chaque année, dont 280 000 en France. Une grande partie de cette diffusion est due aux distributions gratuites par les Églises ou les sociétés bibliques ; l'une d'elles, les Gédéons s'en est fait une spécialité. Des chiffres auxquels il faut ajouter le nombre impressionnant d'exemplaires du Nouveau Testament diffusés (sans doute cinq fois plus que les bibles complètes). Aucun ouvrage à travers le monde n'a jamais eu un tel gros tirage constant au fil des siècles. Le premier livre qui soit sorti des presses de Gutenberg était d'ailleurs une bible.
1. ↑ Il faut donc comprendre le mot histoire dans un sens différent de la science historique.